La période du salon de l'auto est l'occasion de toutes les surenchères et gabegies publicitaires.

Il n'y en a plus que pour le dieu automobile, le matraquage est alors considérable.

Dans les mêmes temps, se termine l'abominable opération du « Paris-Dakar ». On y aura roulé, une fois de plus, au grand mépris de la vie, des populations les plus pauvres et de la planète. La mort d'un enfant y sera évaluée comme un « incident technique » inévitable, toutes les précautions ayant été prises. Gageons que la famille éplorée recevra un ticket pour le salon ou une remise lors de l'achat de leur prochain véhicule.

Quand la caravane publicitaire passe, les "chiens" ont intérêt à se planquer.

Contre toute attente, après le scandale Ecclestone du grand prix de F1 à Francorchamps, où les habitants du sud du pays se voient contraints de soutenir cette hérésie pour la bagatelle de 33 millions d'euros (en impôts), nos excellences ont tiré la leçon de cette cuisante aventure et s'apprêtent à faire…marche avant vers d'importants travaux supplémentaires d'aménagement du circuit. Faut le faire, faut oser, avouons-le !

Nous vous avions proposé, il y a peu, d'envoyer un courrier intitulé « plus un euro pour la F1 » au Ministre Président. Voici ce que Elio Di Rupo repond aux meilleur.e.s (les plus socialistes sans doute) d'entre nous :

J'ai bien pris note, merci à vous.

Nous soutenons le GP dans la mesure où il constitue une belle vitrine internationale pour la Wallonie, en plein effort de redressement et qui a besoin d'investisseurs étrangers. Mais nous ne le soutiendrons pas à n'importe quel prix et je peux vous dire que je tiendrai compte de votre point de vue.

Par ailleurs, il est clair que nous poursuivrons tous les efforts en vue de maîtriser la consommation d'énergie et de trouver des ressources nouvelles. En vous remerciant de votre confiance,

Elio Di Rupo

Déduisons de cette courageuse réponse que les nouveaux travaux entrepris aujourd'hui bénéficieront d'un grand prix et pas n'importe lequel, et que tout sera fait pour ne pas dépasser les 70 litres au 100 kilomètres que consomment les bolides. C'est ce que le Ministre Président appelle un effort de maîtrise de la consommation d'énergie.

Ah, ce cher Elio, toujours le maître en langue de bois ! On ne le changera pas !

Bref, la période est cruelle pour le mouvement antipub.

Mais le cri, l'appel au secours que chacun d'entre nous ressent au plus profond de ses tripes reste largement dominant.

Les faits sont là, malgré le conditionnement ambiant, le bourrage de crâne surconsumériste, nous ne pouvons nier ni oublier que des mesures radicales doivent être prises de toute urgence pour enrayer le réchauffement climatique enclenché. Nous devons user de toutes nos forces mobilisables pour mettre un terme à la culture automobile, en d'autre mots à sa publicité omniprésente.

Seuls les fous, les inconscients et les déficients en imagination ne craignent pas ce réchauffement catastrophique. Savoir que la différence de température entre notre époque et la dernière glaciation n'est que de 4 (quatre !) degrés ne peut que nous donner des sueurs froides. Beaucoup de scientifiques prévoient un écart de température plus important encore !

C'est dans ces circonstances que nous assitons médusés à une surenchère publicitaire de plus de nos bons amis de ClearChannel. Un stand féérique a été disposé au Boulevard Général Jacques pour la promotion d'une bagnole décapotable. Des figurants engagés par la firme font le pitre à l'intérieur de cette bulle en plastique surchauffée pour attirer les regards des passants.

L'occasion pour quelques activistes de RAP d'intervenir en plein jour, ce vendredi 13 janvier, afin de remettre les pendules à l'heure, ne serait-ce qu'une petite heure. C'est en effet le temps qu'il a fallu pour que les forces de l'ordre appelées par ClearChannel interviennent à leur tour.

Nous avons alors arrêté notre action et plié bagages. Il n'y a pas eu d'arrestation.

Pendant une heure, nous avons placé des panneaux « obéis-consomme » aux feux de signalisation, surcollé deux 36m², et déployé une banderolle.

C'est alors que des cravatés de ClearChannel sont arrivés, appelant la police à la rescousse.

D'autres photos de l'action sont disponibles sur le site à la page : autres photos