Grand Jeu 2004 - Name The Bastards

Puisque CC veut Name The Taggers

Comment les appeler ?

La question revient sous nos plumes à chaque article, à chaque nouvelle, à chaque annonce, à chaque action :

"Comment donc appeler nos ennemis ?"

Afficheurs, agences, marketeurs, copywriters, etc. ne sont que leurs prénoms. Toute cette racaille, composée de fieffés capitalistes menant des abrutis aliénés, plus des manipulateurs obscènes, plus des universitaires dévoyés, il doit bien exister un mot pour les identifier dans leur ensemble !

"Publicitaires" ? Bof… C'est un adjectif.

"Publicistes" n'a pas du tout ce sens. Du spécialiste du droit public originel, le mot signifie aujourd'hui un journaliste, particulièrement celui qui s'occupe de politique et d'économie publique. Le sens d'agent publicitaire est abusif. Et pour nous, trop gentil.

"Fils de pub ?" On a recours régulièrement à ce jeu de mots. Mais si on veut qu'il demeure percutant, évitons d'en faire une appellation systématique. Et puis… le terme a été inventé par un d'eux : Séguéla. Du coup, ils sont assez aveugles (et vaniteux) pour s'en enorgueillir. Non ! il va nous falloir trouver une expression, drôle et dénigrante à la fois, qu'ils ne puissent pas récupérer.

On a tâté du pubiste qui rime avec cubiste, fumiste et capitaliste; du pubard qui rime avec jobard, roublard et connard; du pubeux qui rime avec merdeux, fâcheux, boutonneux, tuberculeux; du pubique qui rime avec rabique et vomique.

On peut essayer les pubi comme les nazis ou les pubons comme les bubons. Ou les pubifères, les pubois, les pubains (de ta mère), les pubitiques, les pubides (fétides morbides), les pubolâtres… J'aime assez les pubiens, comme les morpions du même nom.

Bref, il y a du champ pour votre imagination !

A vous de jouer

Laissez-vous aller, combinez votre révolte à votre humour, votre haine à votre imagination, votre dégoût à votre créativité. Amusez-vous. Amusez-nous. Livrez-nous vos plus belles inventions.

Notez que ce Grand Jeu est bien ce qu'il dit être. Nous ne sommes pas des pubeurs puants : nous ne mélangeons pas la notion de "jeu" (gratuite, pour le plaisir) avec celle du gain et du profit. Il s'agit de nous amuser ensemble, pas de gagner quelque chose tout seul.

Pour nous faire vos propositions cracra, cliquez ici. Notez le truc utilisé pour éviter les robots spammeurs : l'adresse est incomplète. Veillez à rajouter à la main le code "be" en fin d'adresse.

Contribution de Pierre Stival :

Les pubards c'est pas mal. Les publicrates serait peut-être un peu difficile à prononcer. En tout cas : "voleurs d'espaces publics" et "taggeurs de cerveaux", ils sont, et donc espacivores. Et manipulés par la pub, sommes-nous donc manipublipulés ? Ah ! ils nous empêchent de respirer : les airbivores. Je ne vois plus à trois mètres à cause des cache-vision.

Encore plus de creuse-méninges

Pour qui ça intéresse, nous avons déjà eu, en interne, avec RAP-France, une prise de cerveaux (brainstorming) au sujet du terme à utiliser pour les actions menées contre les panneaux : nos fameuses actions Au Grand Jour …ou pour certains "au petit jour".

La police et autres demeurés du même acabit les appellent des tagages (ou "taguages" ?). Marc a ainsi passé quelques heures à l'amigo, où ils ont essayé de lui faire remplir leur formulaire standard pour tagueurs. Exercice hautement comique : "Quelle est votre signature ? De quel posse faites-vous partie ?" Ils ont même perquisitionné sa maison à la recherche de livres sur les tags ou d'une réserve de bombes à peinture. Enfin, quand ils disent "perquisition"… rassurez-vous : s'ils voient que vous possédez plus d'une étagère dans votre bibliothèque, ils renoncent. Quant au procès-verbal, nous avons beau jeu de nier la prévention "détérioration de bâtiments publics ou privés" puisque nous ne dessinons que sur du papier.

Pour se démarquer des tags, Yvan appelle barbouillages ces élans de civisme. Mais certains d'entre nous regrettent le côté puéril, infantile du mot. D'autant que nous faisons plutôt du "débarbouillage" de nos villes et campagnes.

On entend aussi le mot badigeonnage, mais il semble évident que cela consisterait en un recouvrement total du panneau, ce qui est loin d'être le cas.

Finalement, Philippe a fait une recommandation, inspirée des appels lancés par le collectif informel Stopub (http://www.stopub.tk). En effet, ils appellent cela le recouvrement des espaces publicitaires. Et Philippe rappelle judicieusement que le mot "recouvrement" concerne tant l'action de "recouvrir" (cachez ces pubs que je ne saurais voir) que celle de "recouvrer" : récupérer une créance, un bien qui vous est dû, ou qui n'aurait jamais dû vous être soustrait.

Voilà bien la situation de l'espace public. RAP ne se veut autre qu'une Société de Recouvrement des Espaces Publics. Telles seront désormais baptisées nos actions au grand jour : Actions de Recouvrement.